mercredi 12 mai 2010

Mon coup de coeur...!



Voilà un an que je prépare ce voyage. Guy et Montri m’ont si souvent parlé de la Thaïlande et surtout de l’association « les amis du vieux tamarin » ; que je rêvais de connaître ce beau pays, plein de contraste.

C’était décidé, ayant 2 grands garçons, je m’envolais vers la Thaïlande pour choisir une petite fille qui grâce à ce parrainage pourra être scolarisée. La modique somme de cent euros que je verserai annuellement à l’association lui permettra aussi de manger à la cantine tous les midis ; le seul repas pris dans la journée pour la plus grande majorité d’entre eux ; compte tenue de la pauvreté qu’il y a dans ce pays.

Le 4 mars 2010, nous voilà enfin au village, à l’école de Ban Sataey. Le directeur nous accueille très chaleureusement. Les enfants, candidats à la bourse d’aide aux études, entrent dans le bureau en file Indienne, et dans le plus grand calme, « quelles émotions !!?? » Ils s’assoyent en tailleurs, le buste bien droit. Tous écoutent très attentivement ce qui se dit. Ils sont au nombre de six, 5 filles et un garçon. J’ai su immédiatement en les voyants que mon choix se porterait sur ce seul petit garçon. Il est vraiment magnifique ; de grands yeux noirs, le regard si doux, il semble très calme et posé.

Après nous avoir présenté, tous les enfants ; le moment est venu de se séparer ils quittent le bureau en nous saluant « le Sawatdee », les deux mains jointes à hauteur du visage et quittent la salle à genoux. Nous sommes pour eux des bienfaiteurs et ils sont très respectueux. C’est alors que Guy me demande si mon coup de cœur a eu lieu… ! Je suis très gênée pour confirmer mon choix par rapport aux autres enfants. Tous ces enfants si touchants, ont tous une histoire dramatique. Ils sont orphelins pour la plupart, élevés par les grands parents et tous espèrent beaucoup.
Ils sont six et méritent tous d’être parrainés. Ils veulent tous faire des études et réussir dans la vie car c’est la seule façon pour eux de s’en sortir, d’être moins malheureux que leur parents et grands parents. Sur ce point, Guy me rassure en m’affirmant que tous les autres enfants trouveront rapidement un parrain…



Après la distribution des vêtements, récoltés en France pour les enfants Thaïlandais et ensuite un repas convivial pris tous ensemble sous le préau de l’école ; nous visitons les classes une à une, des classes occupées par des enfants qui nous saluent. Ils sont sages, studieux et très respectueux.

Nous arrivons dans une classe où je suis présentée au petit garçon, celui que j’ai choisi, il y a quelques minutes auparavant. Ce petit garçon de 11 ans s’appelle Tontal (Palmier). Il est scolarisé depuis peu dans cette école, ayant déménagé suite à la séparation de ses parents. La maman de 36 ans que j’ai eu la joie de rencontrer après la sortie des classes est revenue vivre chez ses parents et travaille en usine. A présent et grâce au parrainage elle va pouvoir chercher un travail plus intéressant sur Bangkok et Tontal sera élevé par ses grands parents.

Ce petit garçon semble très heureux d’être parrainé. Il est très souriant mais aussi très intimidé, son regard est plein d’émotion et de tendresse. Je comprends alors toute l’importance de ce parrainage. Je suis très émue et mes larmes coulent sur mon visage.

Chantal DELFORTRIE

mardi 13 avril 2010

Séjour à Makhamtao de janvier à mars 2010




Lettre d’information

Séjour en Thaïlande de janvier à mars 2010


Au cours de ces trois mois, nous nous sommes rendus à trois reprises à
Ban Makhamtao

1e visite : du 20 au 24 janvier .

A cette occasion, nous avons déposé 268000 baths sur le fonds de la bourse « Kangkorn »et remis à 15 enfants la bicyclette offerte à l’occasion de Noël par leurs parrains et marraines – un très beau vélo acheté sur place coûte 30 euros !-Les petits souvenirs leur ont été donnés lors de nos visites à domicile . Quant aux cadeaux en espèces, ils ont été placés sur le compte scolaire des enfants, à la demande de l’assistante sociale et enseignante Koo Modt qui assure ce poste depuis 30 ans et connaît à fond la situation de tous les enfants et des parents qu’elle a souvent eus eux-mêmes comme élèves.
Koo Modt est aussi membre de l’équipe nationale chargée de réfléchir aux nouvelles méthodes pédagogiques destinées aux collèges du pays ; (dans l’ordre de l’Académie, elle a reçu le troisième prix de récompense nationale ). N’oublions pas que notre école de Ban Sataey est, depuis 2008 , école pilote du département et à ce titre , sert de référence en raison de sa gestion et des résultats scolaires obtenus. Se sentant aidés par « Les Amis du Vieux Tamarin », les enseignants sont conscients d’avoir des conditions de travail privilégiées : école et cantine neuves, restauration de qualité

2e visite – du 11 au 17 février.

Pendant les trois premiers jours, nous étions accompagnés par une famille de parrains de Niort. Guy et moi sommes restés trois autres jours afin de travailler sur plusieurs cas avec les enseignants et nous avons pu concrétiser un de nos désirs : le jumelage de l’école avec le collège Jean Moulin de Marolles . La nécessité de permettre aux enfants d’échanger directement privilégie le rôle du professeur d’anglais de part et d’autre. C’est une toute jeune femme de 23 ans ,sur son premier poste , qui s’en charge à Ban Sataey. Très motivée, elle dit apprécier la chance de pouvoir communiquer avec des étrangers tout en étant en zone rurale. Ce projet trouve un écho très favorable auprès des enfants sachant qu’un bon tiers reçoit l’aide d’un parrain.

Nous avons pu mesurer l’éloignement de certains enfants parrainés ; visitant toutes les familles , il nous a fallu deux jours pour passer dans les neuf villages, à vélo –2e jour : 40 km à pédaler par 35 degrés au soleil- Nous tenions à nous rendre compte de l’état des logements et à apprécier l’évolution des situations en un an.

3e visite – du 3 au 7 mars .

Nous passons ces quatre jours avec le groupe de Marollais parmi lesquels Martine, médecin et marraine , avec elle nous avons visité à trois reprises une petite filleule de 6 ans, orpheline et atteinte du sida- notre deuxième cas-
Nous déposons aussi la somme de 100858 baths sur le fonds « Kangkorn » Alimenté à chaque venue, le fonds atteindra cette année 1500000 baths ce qui nous permet de commencer les démarches pour qu’il devienne une Fondation.

Trop d’enfants vivent encore dans des maisons faites de quatre murs de planches ,couverts avec des tôles qui ne les protègent guère durant la mousson., telle la petite Vanessa, filleule de Martine, qui vit chez ses grands-parents ,ainsi que ses trois sœurs, dans une maison à même le sol , dont le plafond culmine à 1,70m : on n’y tient donc pas debout. Murs et plafond sont en vieilles tôles rouillées et chaque année, la maison baigne dans 50 cm d’eau pendant six à huit semaines ; il faut donc demander asile à la famille .Les grands parents, exemplaires travaillent encore dans les rizières, à plus de 75 ans, mais le salaire est si faible qu’ils ne peuvent pas s’en sortir ; la mère travaille à Bangkok et ne peut guère aider – quant aux quatre pères, c’est une autre affaire !Trois des fillettes sont parrainées.
Or depuis deux ans , notre souhait était de trouver des fonds pour leur bâtir une maison hors d’eau pendant la mousson .Très touchés par la situation, Martine et François décident de prendre en charge 80% du coût, qui s’élève à 3000 euros. Quarante-huit heures plus tard, nous avons en mains le plan conçu par Koo Modt et trois semaines après nous apprenons que les voisins aidaient à la construction pour en diminuer le coût ,inversant quelque peu la devise
« Le ciel t’a aidé, alors bouge toi »Nous vous tiendrons informés car il manquerait entre 500 et 1000 euros pour boucler le budget.

Lors de nos visites , nous avions également noté le cas particulier mais pas si rare, de la maman d’une de nos filleules, née avec les doigts palmés : à terme elle aurait perdu l’usage d’une main .Avec Martine, nous l’avons reçue. L’annulaire et le majeur de sa main gauche soudés par leur extrémité pouvant être séparés, et la partie chirurgicale proprement dite étant prise en charge par l’état, Koo Modt et ses amis médecins ont pu monter le dossier, sachant que « Les Amis du Vieux Tamarin » se chargeraient de régler tous les frais externes à l’opération , prévue pour le début d’avril.
Dans l’ensemble, nous avons constaté une amélioration : les villages se remettent petit à petit des inondations de l’hiver 2008-2009. Le prix du riz a baissé mais reste encore trop élevé eu égard à la modicité des salaires des ouvriers agricoles :150 baths environ par jour. A titre d’exemple, ce salaire équivaut en ce moment à 6 kilos de riz ou 5 litres de carburant ou encore 3 kilos d’oranges.

Autre pays, autre culture .



Lors de nos passages dans les familles, les demandes de photos reviennent sans cesse : en Asie, on rend presque un culte à la photo Les portraits des ancêtres, ceux des membres de la famille et, bien sûr les vôtres, ornent les murs ou trônent sur le téléviseur, témoins de l’importance qui leur est donnée mais cela nécessite des photos de qualité qui ne deviennent pas rouges ou vertes au bout de six mois !Pour notre prochain voyage, merci de prévoir des tirages de qualité de leur « papa ou maman » de France : vous êtes , à 10000 kilomètres de là, leur espoir d’une vie meilleure . Il leur faut la plus belle des photos !
Vous attendez du courrier …qui n’arrive pas ou qui est si court, si maladroit. si vide de renseignements….. Pourquoi écrire quand tout va bien ? Lorsque vous, parrains vous montrez intéressés par la vie, l’environnement, la famille de vos filleuls, vous créez chez eux un désir de contact, qui ne va pas de soi quand on sait que, même si la ville la plus proche n’est qu’à 30 kilomètres, on n’y va guère plus d’une ou deux fois l’an. Le voyage coûte cher ; on ne se déplace pas pour flâner dans les boutiques, mais pour une raison médicale impérative ou pour aller « à la grande école ».
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Les Asiatiques sont réservés et effacés .Les enfants des villages proches nous craignent moins, et parfois nous servent de guides mais il faut penser qu’au tout premier contact, dans les villages plus éloignés, ils découvrent des visages blancs qui les impressionnent beaucoup ; ils n’osent pas parler, et de par leur culture, se jugent inférieurs.


Toute cette joie dans le regard des enfants, grâce à votre aide, chers parrains, nous vous la transmettons mais n’attendez pas de nous d’être les messagers de leurs mercis – vous le savez ou vous l’ignorez : un Bouddhiste ne s’exprimera pas ou peu – sa vie même est un merci . A lui de rendre à son prochain, plus tard ce qu’il a reçu de vous, philosophie si sage, s’étirant en une longue chaîne tendue vers le bonheur. « Si tu peux le faire, tu dois le faire »
Mais nous,Guy et Montri, nous vous le disons, ce MERCI