mardi 24 mars 2009

Lettre de Héro pour Marie-Christine



Lettre d’Héro pour Marie

Bonjour Maman Marie,

Comment allez-vous ? Pardonnez-moi de ne pas vous avoir écrit plus tôt. Mais je tiens à vous remercier de m’avoir fait parvenir votre don, je mettrai les sommes que vous m’avez données sur mon livret d’Epargne afin que je puisse poursuivre mes études pour mon avenir. Vos dons m’aideront beaucoup pour mes études, les fournitures et les frais de transport. Je ne veux pas être comme mon oncle qui est paresseux et ne travaille jamais.

Je suis parti de Makhamtao pour vivre chez mon oncle et ma tante. J’ai une maladie qui m’a été transmise à ma naissance par ma mère. Mais j’ai eu de la chance dernièrement , car j’ai eu le traitement à temps, autrement je serais mort ! Le médecin m’a dit que j’étais séropositif et que la maladie s’était déclarée. Comme je vis avec mon oncle et ma tante je les appelle Papa et Maman aussi . Si j’étais resté chez ma grand-mère au village, je n’aurais pas eu de soins comme maintenant car elle n’a pas d’argent pour le transport vers l’hôpital ni pour acheter les médicaments. Ici c’est plus facile pour moi ; l’hôpital est tout près et il y a des bus qui passent devant la maison. Avec ma tante j’ai des repas équilibrés et j’ai pris 10 Kg depuis mon arrivée ici. A chaque fois que j’ai une visite médicale , j’ai une prise de sang obligatoire afin de contrôler l’évolution des plaquettes dans mon sang. Mais pour la dernière visite, le médecin a trouvé qu’il n’était pas nécessaire de le faire car j’avais pris du poids . Comme j’étais content !

Pendant que je vivais chez ma grand-mère , j’ai dépensé votre bourse en totalité en peu de temps ; mais avec Papa et Maman, je n’ai jusqu’ici rien dépensé ; je ne fais que placer l’argent sur mon compte à la banque car tous les deux, travaillent et ont un salaire. J’ai mon propre compte bancaire et j’ai mes économies à présent. Je suis sûr que j’aurai besoin de cette somme un jour. Pour mon avenir, je ne sais pas ! Je n’en veux à personne pour la malchance d’avoir attrapé cette maladie ; comme dit Maman, il ne faut pas être traumatisé , le cancer est plus dangereux aujourd’hui ; le plus important est de se garder en bonne forme.
Enfin , Maman Marie , je vous remercie beaucoup de votre aide, je vous fais une promesse d’homme à homme ; je serai une bonne personne je ne serai pas une poubelle de la société.

Respectueusement,

Héro

Lettre de Manita II





Manita pour famille Minard 1e Lettre
Très chère grande sœur Julie,

Comment allez-vous Quel temps fait- il en France ? Est-ce qu’il fait froid ? En Thaïlande ; il ne fait que 20°, il commence à faire froid. Ma mère adoptive a sorti de vieux pull-overs pour les laver afin que je puisse les porter. Heureusement , je peux les porter encore ; je n’ai pas beaucoup grandi . Le temps est changeant ; parfois il pleut ; parfois il y a du vent. C’est pour cela que mes frères et mes sœurs sont tous malades. A chacun son tour il a fallu voir le médecin.
Papa, Maman et ma sœur Julie, j’ai quelque chose à vous raconter. Le 13 septembre , nous avons eu les inondations au village ; notre maison n’a pas été épargnée, l’eau est arrivée jusqu’au plancher, on n’avait presque plus de place pour vivre dans la maison. Dans les rizières de mes parents, les récoltes sont toutes perdues. Aucun champ ni verger n’a été épargné ; tout le monde a souffert . Tout l’argent investi dans les semences et tout le travail sont perdus . Les villageois se sont même endettés. Le 19 septembre , c’était mon 9e anniversaire et pour la 1e fois , je n’ai pas eu droit à mon gâteau d’anniversaire : il n’y avait pas d’argent à la maison. J’étais déçue au fond de moi-même, mais je n’ai rien dit. Je réalisais que nous étions sans argent. Nous devons penser à la nourriture avant tout. Chacun doit être économe, à cette période des inondations. Mon cartable et mes livres, cahiers, chaussettes et etc. ont été endommagés . Lorsque l’eau s’est retirée, j’ai fait l’inventaire de ce qu’il me restait. Heureusement pour moi, j’ai encore votre bourse en réserve pour m’acheter d’autre matériel scolaire. C’est pour cela que j’ai demandé au professeur de m’accorder un versement exceptionnel . Je tiens encore à vous remercier pour votre aide , vous mes parents adoptifs .
Papa, Maman, j’aimerais bien avoir un ordinateur. J’ai vu des ordinateurs d’occasion en vente pour 6000 bath. A présent , je suis entrain d’économiser pour cela . Si un jour mes économies sont importantes , je vous demanderai la permission Papa, Maman de compléter le reste avec votre bourse qui reste dans mon compte de l’école. J’aimerais que ma mère adoptive installe Internet pour moi car l’Internet est capable de donner des informations sur toutes sortes de choses dans le domaine des études, des connaissances générales , et aussi dans les choses très amusantes. En ce moment, ma grande sœur m’enseigne comment utiliser Internet en essayant de chercher des réponses dans mes devoirs par www.google-co.th. Parfois pour les devoirs des professeurs nous ne trouvons pas toutes les réponses dans nos livres scolaires. Il arrive qu’avec ma grande sœur, nous allions à l’école pour utiliser Internet qui est gratuit , sur le site www.google.co.th et nous imprimons tous les documents nécessaires ; c’est très utile et j’adore….

Je vous raconte ma longue histoire ; j’ai peur que vous soyez ennuyés pour cela. En tous cas, si vous avez le temps écrivez-moi S.V.P. et racontez-moi votre histoire et de votre maison en France.
Enfin, je prie Dieu du monde entier de vous protéger et de vous rendre heureux pour toujours.

Respectueusement,
JIN
Manita Pundee

Lettre de Duanpen BOOTSRI




Lettres des enfants Jan 09 II

Mlle Duanpen BOOTSRI pour Fam. Ballue Sylvie et Vincent

57 MOO 11, Ban Phommathin, T. Lhumkao, Kok Somrong, Lopburi 15120

Le 10 November 2008


Chers Sylvie et Vincent,

Bonjour, je m’appelle Duanpen BOOTSRI, je suis la personne à qui vous avez accordé la bourse que je suis très heureuse d avoir. On peut dire que je suis des plus chanceuses de bénéficier de votre générosité. Votre bourse m’est très utile ; grâce à vous j’arrive au niveau Bac Professionnel 1. A ce niveau là c’est après la troisième. Cette année je suis dans ma deuxième année et j’ai déjà terminé mon premier trimestre, mes notes sont 3.66 sur 4, comme vous pouvez le constater avec le bulletin accompagnant mon courrier. Pour mon deuxième trimestre de 2e année, je fais des stages dans un établissement depuis 4 semaines ; cela a commencé le lundi 13 octobre et de termine le vendredi 12 décembre 2008 , au total 9 semaines de stage. Quand mon stage sera terminé, je retournerai à mes études normalement. Le stage est obligatoire pour les étudiants en comptabilité 2e année ; il se fait toujours au cours du 2e trimestre de chaque année. Mon stage consiste à être vendeuse dans une coopérative et à la fin de la journée je fais le compte des recettes pour la responsable. Je commence à 7H30 et termine à 14H30 . Ensuite je rentre dans ma chambre. En ce moment je vis dans une chambre d’étudiante qui se trouve près du collège. J’ai choisi cette solution car la maison familiale est trop loin du collège. Aucun bus ne passant devant la maison , il me fallait un autre moyen de locomotion pour aller jusqu’à l’arrêt de bus . Pour cette raison ma grand’mère qui ne voulait déranger personne a décidé de m’envoyer en pension en ville. Je réside dans une pension uniquement pour les filles, dont le loyer est de 2000 Bath (40€) par mois, eau et électricité non comprises. En ce moment c’est dur pour le loyer car je reste du lundi au vendredi à la pension, les samedis et les dimanches je retourne à la maison ; j’aide ma grand’mère à vendre des légumes que nous produisons nous-mêmes.

Le vendredi 24 octobre 2008, j’ai eu un accident de voiture en rentrant à la maison, je suis restée deux à trois jours à la maison . Ensuite, je suis retournée continuer mon stage car je ne voulais pas manquer trop longtemps : j’avais peur de perdre des points pour la suite de mes études. A présent je me suis bien remise de cet accident. Je pense toujours que vous êtes comme ma troisième mère. Ma première mère est celle qui m’a donné la vie, ma deuxième est ma grand’mère, celle qui me nourrit depuis l’ âge de 2 ans, après avoir perdu maman dans un accident de voiture. Enfin ma troisième mère, c’est vous, qui avez la générosité de m’accorder la chance de poursuivre mes études. Sans vous je ne serais pas arrivée dans mes études jusqu’ici. J’aime et j’adore étudier. Je suis très heureuse de faire mes études bien que de temps en temps , je rencontre des difficultés , mais je ne me fais pas de souci. Je réalise que l’éducation apporte un plus pour soi-même en connaissances et que plus étudie mieux on apprend.
Je vais faire de mon mieux pour que mes grands-parents et ceux qui me sont chers ne soient pas déçus de moi.

Enfin, je vous remercie beaucoup pour tout . En tant que Thaïlandaise, je vous invite à venir visiter note pays car il y a beaucoup d’endroits à visiter. Si cela vous dit, je vous invite à venir dans mon village où se trouve le centre des recherches archéologiques . On y trouve des squelettes de plus de mille ans , des poteries et des bijoux de cette époque. Si cela ne vous dérangeait pas, j’ ’aimerais avoir une ou deux photos en souvenir de vous. A l’avance je vous remercie.

Respectueusement,


Mlle Duanpen BOOTSRI

dimanche 22 mars 2009


THAILANDE JANVIER 2009

Après avoir parcouru Bangkok pendant 3 jours, nous avons pris très tôt le matin la direction de Makhamtao .Visite du site historique de Ayutthaya (ancienne capitale) repas sur le site puis départ pour Lopburi. Arrêt pour rendre visite au petit filleul de Marie-Christine. Premier contact avec un enfant parrainé. Guy et Montri nous expliquent le cas très douloureux de ce petit garçon atteint du Sida et nous entrons de suite dans l’émotion. G+M remettent l’argent de la part d’un ami de sa marraine en expliquent à l’enfant qu’il faut bien travaillé et surtout bien se nourrir. Il a repris 10kg en 1 an ce qui est très bien, il suivra son traitement car il tousse encore. Sa tante nous assure que l’argent lui est bien destiné et qu’ils vont habités en face d’où ils habitent, dans une maison bien confortable.
Départ vers Makhamtao et nous y sommes arrivés vers 18h. Nous faisons la connaissance à Nim, la nièce, puis nous rencontrons Somport, le frère aîné de Montri. Le soir nous dînons chez Naree où Nim nous fait découvrir sa délicieuse cuisine. Joyeuse ambiance avec les neveux et nièces. Soudain, d’un camarade de classe de Montri s'est présenté devant nous, avec très pressant et beaucoup alcoolisé qui fait rire tout le monde.
Première nuit dans la maison traditionnelle thaïe à Makhamtao. Réveil matinal au chant du coq et aux litanies du dimanche cela change de la vie grouillante de Bangkok. Après la petite déjeunée, nous prenons la direction le vieux tamarin, le temple du Makhamtao et ses cheidis, visite guidée par Guy et Montri.
Après le déjeuner en route pour la rencontre avec les filleules. La première rencontre fut pour Monique et Jpp ; Kaivaline nous attends avec ses grands parents et son frère .Contact assez intimidant entre des Farangs qui étreignent les filleuls et des enfants peut habitués aux contacts. G+M nous présentent les grand parents photos, visite de la maison et de la porcherie(attention les odeurs) tout est sobre mais propre. Contrôle par le prof. Montri des résultats de Kaivaline et de son frère très apprécié pour son travail de jardinage à la maison.
La seconde rencontre fut plus difficile .nous partons guidés vers la maison de Wilawon mais celle ci, impatiente passe par un raccourci, ‘Hip’, une petite fille sur un vélo et très dégourdie, elle nous ramène notre filleule .les contacts sont un peu plus faciles, mais restent tendus (problème de langage), nous attendons la jumelle Walawon, hélas elle est malade.
Nous partons tous pour la journée à Lopburi. Visite du temple en bois tout en teck qui se trouver au pied de Kao Wongphrajanne, le plus grand montage de Lopburi, lieu de pilerinage pour les bouddhistes. Visite du centre de spiritisme « Samphakarn » de Lopburi, l’ancien palais, puis shopping. Quelle transition pour ces enfants entre la simplicité du village et l’opulence de la ville. Les marraines veulent faire comme avec leurs petites filles ,mais comment choisir devant tant de chose. Après les conseils de G+M nous finissons les achats. A 16h nous demandons leurs désirs et à l’unanimité ils demande le KFC (Mac-do au poulet). C’est un vrai plaisir de les voir manger autre chose que du riz.(coca, poulet et frites)
Nous rentrons au village avec des enfants tout sourire et heureux .Après une journée si riche nous rendons les filleules aux grands parents qui nous remercient chaleureusement.
Le lendemain visite pour l’école de Ban Sataey Accueil très courtois pour G+M et les parrains par le directeur et les profs. G+M remettent d’importantes sommes d’argents pour l’association et tous les parrains de la Sarthe et d’ailleurs. Remise par Monique des sommes de Cathou, Gégé, Joel et Nanou pour les orphelins. Yvonne remet un jeu complet de maillots de Château-gombert (club marseillais) pour les ados. Nous sommes invités à partager le repas avec les profs. nous croisons nos filleules qui sont très intimidées .les profs et les élèves rentrent en cours dans un silence respectueux.
Hélas le plus dur nous attends .Guy & Montri nous avaient annoncé 10 cas et ce sont 23 qui nous sont présentés. d’abord 10 orphelins .l’assistante sociale nous explique chaque cas. Montri traduit, Guy explique devant la camera de JPP et je photographie chaque enfant pour les identifier. Plus on avance plus c’est dur, les mots sont rares, mais pesants devant tous ces enfants qui sont très intimidés mais cherche en nous l’espoir .nous avons tous les larmes aux yeux et les lunettes sont bien pratiques pour cacher notre tristesse .en ce jour nous comprenons comment cela est dur pour G+M de faire des choix.
Après ce moment difficile nous restons un peu avec tous les enfants et l’assistante sociale .Monique et Yvonne distribuent les crayons et stylos offert par les donateurs .les enfants sont ravis et intimidés par ces dames blondes parmi eux.
Nous quittons l’école avec le sentiment que nous faisons peu mais que G+M font un travail formidable
En fin d’après midi nous allons au village rencontré d’autres familles.
Les cas sont aussi très lourds mais on sent beaucoup la solidarité familiale .malgré la vétusté des habitations les enfants semblent heureux Merci a ces mamies et tantes pour l’amour et la protection qu’elles portent à ces enfants( jusqu’à 18 dans une famille)et dans des conditions parfois très précaires(1.5 m d’eau dans la maison pendant la mousson).
Nous quittons le village entouré d’ une multitude d’enfants qui nous réjouit d’avoir amené un tout petit peu d’espoir et qui nous fait relativisé nos problèmes .
Merci à vous 2 de nous avoir fait connaître, aimé votre pays et d’avoir pu rencontré notre filleule Wilawon.
Yvonne+Jacky