mercredi 11 avril 2012

Thaïlande - Compte rendu - visite


Thaïlande 2012 / Compte rendu du séjour par Guy et Montri

Quatre passages au village

Premier passage
Nous accompagnions six personnes : deux couples engagés dans le parrainage et un membre du Lions Club de Mamers avec son épouse. Durant l’année 2011, le Lions Club nous ayant remis 2400 euros, la présence de l’un de ses membres nous a permis de montrer le bon usage des dons et le résultat des actions menées par Les Amis du Vieux Tamarin.
Quant aux parrains de Sakawat ROADSATIEN, Mr et mme Guillouet de Flers de l’Orne, leur visite a permis de faire le point sur les besoins de cette famille de cinq personnes en grande difficulté : leur maison, assemblage de tôles rouillées et de bambou, fait à peine 16 m² ! L’année passée nous y avions financé l’installation d’un coin toilette et douche mais à ce jour, nous sommes en pourparlers pour les reloger. Cf : un projet de construction

Le second couple de parrains - l’épouse est la comptable de notre association - a fait connaissance avec ses filleuls, des jumeaux.

Le groupe a été reçu à l’école de Ban Sataey. Rappelons que depuis quelques années cet établissement est l’école pilote du département et reconnue pour son dynamisme pédagogique au plan national. Comme chaque année, nous avons procédé à la remise des fonds :
8200 € soit 334 560 bath répartis comme suit :
- 63000 bath affectés à la bourse d’aide aux études KANGKORN,
- 142392 bath affectés aux parrainages,
- 114240 bath assurant le financement de 11500 repas
- 14928 bath qui serviront à réparer les dégâts dûs aux inondations dans l’école : peintures des soubassements par exemple.


Deuxième passage

Montri est retourné en la seule compagnie de Catherine Pérot, présidente d’Orchidée Adoption, Guy étant dans l’impossibilité de se déplacer : tendinite au pied gauche - difficile de parcourir la campagne avec des béquilles !
Catherine a visité ses trois filleuls, parcourant à bicyclette une vingtaine de kilomètres dans la rizière, sur des chemins ravinés par les dernières inondations, pour se rendre dans des familles éloignées des villages, découvrir leur habitat et leur environnement familial - Température : 30 à 35° à l’ombre !


Troisième passage

Nous nous rendons toujours une fois, tous les deux, au village : les parents parlent alors davantage. En effet, la présence d’étrangers blancs les intimide ; ils ne répondent plus que par oui ou par non et, bien que la grande ville la plus proche ne soit qu’à trente kilomètres, il est rare que ces familles s’y rendent plus d’une ou deux fois par an. On comprend aisément leur blocage.
Guy allant un peu mieux, nous avons commencé dès le premier jour : 25 kilomètres en vélo. Chompoo, frère de Montri, nous voyant exténués au retour, nous a proposé sa moto locale. Nous avions toujours refusé ce moyen de locomotion ; rouler à gauche ne serait pas si difficile à condition de maîtriser spontanément les priorités aux carrefours ! Mais, l’activité de l’association s’exerçant sur sept villages, cela nous a permis d’être plus rapides dans nos déplacements. Ce séjour d’une semaine nous a aidés à approfondir les nouveaux problèmes posés par quelques jeunes. Nous y reviendrons.

Quatrième passage

Le plus court : 72 heures. Nous recevons la famille Loppin ; elle parraine Onouma, cette jeune fille studieuse qui habite la maison reconstruite par deux donateurs de Marolles: Martine et François .
La famille Loppin revient en Thaïlande ; il y a six ans, elle venait y chercher Théo, son fils adoptif. Aujourd’hui, Théo vient y rencontrer « sa sœur de cœur » comme dit la famille. Rencontre émouvante comme toujours, Les premiers instants, tout le monde est figé. La jeune Onouma n’en croit pas ses yeux ., Il y a bien la photo de ces lointains « parents », accrochée au mur pour lui rappeler qu’à 10000 kilomètres de là, une famille française a décidé de l’aider . Et aujourd’hui, elle est là, dans la nouvelle maison… !
Pour la famille Loppin, des souvenirs d’un l’orphelinat du temps où ils sont venus chercher Théo, se superposent à l’émotion du moment.
Nous accompagnent aussi Joëlle, la sœur de Guy et son époux Jacky. Ils avaient parrainé Rachaporn, qui aujourd’hui réussit bien dans la vie et aide à son tour sa jeune sœur, étudiante et sa maman, veuve (l’histoire de cette famille est rapportée dans l’ouvrage « Montri, fils d’un paysan thaï). A présent Joëlle et Jacky apportent une aide active sur place.
Ce dernier passage nous a permis aussi de faire le point au sujet du projet de construction d’une maison pour la famille de Sakawat ROADTIEN, avec l’aide des parrains du jeune garçon. (cf : un projet de construction : Les Amis du Vieux Tamarain)

Le moment du départ est toujours difficile, pour nous, pour les familles, pour les parrains dont nous apprécions la présence lors des visites aux villages. Ils deviennent à leur tour des témoins du bon usage des fonds de l’association qui, faut-il le rappeler, n’a d’autre ressources que les dons. Le dernier mot sera donc pour vous redire à tous MERCI.

Visites des enfants parrainés
Comme vous le savez, la Thaïlande a subi trois inondations en quatre ans, conséquence du réchauffement climatique qui se fait nettement sentir dans tout le sud-est asiatique- cette année, 31 provinces sur 76 sous l’eau, 860 victimes officielles, 2 millions de malades, maisons inondées entre 6 et 12 semaines, usines fermées, rizières anéanties- Notre école est située dans la plaine centrale du Chao Phraya, la plus touchée. Les ouvriers agricoles, n’ont pas d’assurance et l’état les a indemnisés à hauteur de 110 à 250 € : juste de quoi survivre. Nous avons donc constaté un appauvrissement des familles allant jusqu’à la déscolarisation des enfants, chose que nous n’avions jamais vue auparavant.

Cette année 10 enfants ont trouvé des nouveaux parrains mais nous avons 14 ruptures de parrainage : démotivation pour certains, en raison de médiocres résultats scolaires et de la modicité de la bourse, recherche d’une vie plus facile pour d’autres. Comme nos jeunes ont moins de 18 ans et que la loi sur le travail est à présent appliquée rigoureusement ils quittent les petits villages pour aller vivre dans la clandestinité des villes. A plusieurs reprises nous en avons contacté pour leur offrir une seconde chance, en vain !
D’autres, sont en quête d’une vie plus facile : cette année, nous avons constaté ce que nous redoutions depuis quelque temps : l’usage et le trafic de drogue ont fait leur apparition dans les familles parrainées ! Nous sommes bien informés et il est facile de s’en rendre compte - déscolarisation, puis, un peu plus tard, moto flambant neuve, vêtements à la mode citadine, jeunes regroupés sur la place du village, avec des airs de petits caïds - Quel changement et à quelle vitesse, pour nous qui les connaissons depuis plusieurs années !
Dans ces cas, un courrier est envoyé aux parrains, porteur de tous nos regrets et de notre profonde déception ; en effet, la bourse est une aide aux études et non une incitation à l’oisiveté et à la consommation de produits illicites ! Nous avons dû revoir le code de bonne conduite (voir règlement des boursiers) afin que tout soit clair entre filleuls et parrains.
Vos dons cette année
Vous avez été très nombreux à aider généreusement vos filleuls ou les sinistrés de notre canton.
Les dons destinés à vos filleuls, pour lesquels vous avez reçu une attestation fiscale, ont été versés sur leur compte épargne personnel à l’école. Ce compte est vérifiable à tout moment et peut être débité par l’élève. Nous n’avons plus la possibilité de donner votre complément de parrainage de la main à la main, le droit fiscal français imposant qu’il transite par l’école pour être déductible des impôts. Pour nous, c’est une sécurité. Les jeunes peuvent faire un retrait par semaine, mais nous les encourageons à épargner pour l’avenir car à partir de la troisième, les frais augmentent . De plus, en deux ans par exemple, avec la faiblesse de l’euro, nous avons perdu 20% sur le change.

Transparence sur place
Une autre association est en train de se créer sur place : un comité de surveillance intitulé « Puen chao Makhamtao-Sataey de France » (Les amis du Vieux Tamarin-Sataey de France ». Son rôle : surveillance des acquis et règlements des Amis du Vieux Tamarin français et de leurs biens sur place. Seules des personnes de nationalité thaïlandaise peuvent en être membres. Guy et Montri en sont d’emblée exclus. Pour les représenter, nous y avons inscrit d’office la famille de Montri, Mr Somport et Champoo KANGKORN, Mme Naree (Aron) HORKAJORN, Mme Ura SAMIPARKD et une nièce, conseillère cantonale, Mlle Sukanya KANGKORN. Viendront s’y adjoindre d’autres membres du village et des enseignants de l’école. Ce nouveau comité de surveillance ne pourra que satisfaire les services préfectoraux français qui nous demandent toujours plus de garanties quant à l’utilisation de vos dons sur place ! Dès que nous aurons les documents officiels nous les mettrons sur notre blog
Guy et Montri
Voir: Règlement du parrainage = http://listedesenfantsetparrains.blogspot.fr/

Voir aussi:
1.Une rizière pour l'école
2. Projet de contruction
http://amisduvieuxtamarin.blogspot.fr/

Statuts - Bureau - Administrative: http://statutsamisduvieuxtamarin.blogspot.fr/


Aucun commentaire: